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L'actu Verte

2 juin 2010

La cour de cassation et le prix de la peau de l'ours

Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne n'a peut -être pas compris ce qui lui arrivait quand René Marquèze l'a abattue le 1° novembre 2004 dans les forêts pyrénéennes de la vallée d'Aspe.

Six ans plus tard, le chasseur n'avait quant à lui toujours pas compris comment, ayant été reconnu en état de “légitime défense” et ainsi relaxé du chef de “destruction d'espèce protégée”, sept organisations de défense de l'environnement pouvaient encore lui demander 11.000 euros de dommages et intérêts.

La cour d'appel de Pau le lui avait déjà expliqué en 2009. La cour de cassation vient de reprendre ces explications tout en les confirmant:

Nul ne peut être jugé coupable d'avoir choisi de tirer plutôt que de se laisser bouffer par une ourse d'autant plus menaçante qu'elle était accompagnée de son ourson. Donc, pas de prison, pas d'amende.

En revanche, nul n'est non plus tenu de participer à une battue aux sangliers dans un secteur où il est dûment averti de la possible présence du fauve. Si pas coupable, responsable tout de même un peu...

René Marquèze alors âgé de 61 ans avait pris en connaissance de cause le risque de croiser Cannelle. Il sait définitivement aujourd'hui que ce risque avait un prix.

C'est la mort de cette dernière représentante de l'espèce autochtone qui a déclenché le plan de réintroduction d'ours slovènes dans les Pyrénées.

GLv.

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2 juin 2010

Fin d'expédition pour "La Boudeuse"

"La Boudeuse" au large de la Guyane française, en 
février 2010.

La mission est avortée. L'expédition scientifique Terre-Océan, un des projets phares du Grenelle de la mer, et confiée à Patrice Franceschi, le capitaine de La Boudeuse, s'est arrêtée, mardi 1er juin 2010, à minuit.

Plus un sou en poche, rien que des dettes. Le trois-mâts parti de Brest début novembre 2009 aura parcouru à peine la moitié de sa route : traversée de l'Atlantique, étude du littoral de la Guyane française et arrivée au Venezuela, où il devait explorer le bassin de l'Orénoque. Il n'ira pas plus loin que Caracas.

Mercredi, il devait quitter le port vénézuélien pour rejoindre la base navale française de Fort-de-France, en Martinique. Et y être probablement vendu pour rembourser les créanciers. Un véritable désastre.

Tout avait pourtant commencé dans un bel enthousiasme. Le 7 janvier 2009, Patrice Franceschi recevait une lettre de mission du ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo, comme en son temps, le navigateur-explorateur Louis-Antoine de Bougainville obtint la sienne de Louis XV pour guider sa frégate La Boudeuse autour du globe, de 1766 à 1769. Un parallèle historique largement mis en avant par les pouvoirs publics.

Bougainville fut le premier navigateur français à emmener avec lui des "savants" et à s'aventurer sur les mers pour des raisons plus scientifiques que militaires ou commerciales. Terre-Océan s'inscrivait dans cette tradition de l'exploration maritime française "désintéressée".

LES DONS PROMIS NE SONT PAS ARRIVÉS

Grâce aux scientifiques embarqués à son bord, la mission de deux ans, soutenue officiellement par une douzaine de sponsors et huit partenaires techniques, devait aider à mieux évaluer l'impact du réchauffement climatique sur la planète et à sensibiliser les publics rencontrés lors du périple à une écologie plus humaniste.

La première année, la navigation visait les bassins des grands fleuves d'Amérique du Sud. Au cours de la seconde, il s'agissait de visiter les îles du Pacifique menacées par les eaux. Le tout pour un budget d'environ 2,5 millions d'euros.

BNP Paribas, partenaire depuis plus de quinze ans de La Boudeuse – de 2004 à 2007, le trois-mâts réalisa un tour du monde consacré aux peuples de l'eau – est aussi son sponsor principal (500 000 euros) dans la mission Terre-Océan, acceptant d'être le banquier de l'opération, avec l'ouverture d'une ligne de crédit équivalente "aux engagements de l'ensemble des partenaires".

Mais tous les dons promis ne sont pas arrivés. Et si la banque fut un relais de trésorerie pendant plusieurs mois, elle a décidé aujourd'hui d'arrêter cette fuite en avant : au total, à peine un million d'euros a été réuni.

UN COÛT DE 50 000 EUROS PAR MOIS

Du côté de l'entourage de Patrice Franceschi, on pointe surtout du doigt le ministère de l'écologie, qui serait revenu sur une promesse verbale d'aide financière de l'ordre de 500 000 euros, crise et restrictions budgétaires obligent. Aucun commentaire officiel, pour le moment, auprès du cabinet de Jean-Louis Borloo.

In fine, les dépenses engagées – La Boudeuse coûte, en expédition, 50 000 euros par mois en moyenne – et les dettes antérieures conduisent à un trou estimé de 400 000 euros. Sur le site dédié à l'expédition, Patrice Franceschi a écrit, mercredi 2 juin, "Le dernier mot du capitaine" afin d'expliquer à ses amis l'échec de la mission : "Sans doute, l'époque n'est-elle plus à ce type d'engagement et au rêve désintéressé (…). Vous l'aurez compris, les mathématiques comptables, inexorables et implacables dans leur roide froideur, ont fini par nous rattraper et nous imposer leur joug."

Désormais, le navigateur n'a plus qu'une idée en tête: tenter d'éviter de vendre La Boudeuse pour rembourser les créanciers. Mais, sans une aide ultime, il ne voit pas comment éviter que le trois-mâts, un des derniers navires traditionnels au monde à effectuer de grandes missions d'exploration, ne se retrouve sur le marché. L'élan épique de l'aventure sera alors épuisé.

Marie-Béatrice Baudet

2 juin 2010

Les Etats-Unis ouvrent une enquête pénale sur la marée noire

       

BP, mise en cause pour sa responsabilité dans la marée noire causée par le naufrage de la plateforme de forage Deepwater Horizon, le 20 avril dernier, et pour son incapacité à arrêter la fuite de brut, s'est dit prêt à coopérer.

     

La plateforme Deepwater Horizon , 29 mai 2010.

Les autorités américaines ont ouvert une enquête civile et pénale sur la marée noire dans le golfe du Mexique, initiative attendue qui va accroître la pression sur la compagnie pétrolière BP.

"Nous avons ouvert une enquête à la fois au pénal et au civil comme la loi nous y oblige", a déclaré le ministre de la Justice Eric Holder après une rencontre avec des procureurs fédéraux et d'Etat à La Nouvelle-Orléans.

Les agences fédérales, dont le FBI, participent à cette enquête et "si nous trouvons des preuves d'un comportement illicite, notre réponse sera énergique", a souligné Holder, ajoutant que les procureurs disposaient d'une "base suffisante" pour ouvrir une procédure pénale.

L'ouverture de l'enquête était attendue par les experts, alors que la marée noire en est à son 43e jour et que sa fin ne semble pas envisageable à court terme.

Eric Holder s'est refusé à dire quelles seraient les principales cibles de l'enquête, mais son ministère a déjà demandé à BP et deux autres firmes impliquées, Transocean et Halliburton, de conserver les archives liées à la catastrophe.

La justice devra déterminer s'il y a eu des violations des lois sur la propreté de l'eau, sur les espèces menacées, sur les oiseaux migrateurs et sur la pollution pétrolière. Ces textes permettent des condamnations à payer les coûts de nettoyage et à rembourser les frais de l'Etat fédéral.

L'attorney general a en outre prévenu que "rien n'était pour l'heure écarté" en matière de poursuites, ce qui laisse la porte ouverte à des inculpations pénales si des faux ont été établis. Des charges pourraient aussi être retenues pour la mort des 11 ouvriers décédés dans l'explosion de la plateforme.

Cette procédure n'est pas la première ouverte à l'encontre de BP. La compagnie a déjà accepté de payer plus de 370 millions de dollars d'amendes et de dommages lors de règlements amiables de plusieurs cas présumés de fraudes et dégâts environnementaux.

Cela concerne notamment une explosion dans une raffinerie du Texas en 2005 et une fuite sur un oléoduc en Alaska en 2006.

2 juin 2010

"La consommation de produits bio a doublé en six ans"

Charles Kloboukoff,fondateur de Léa Nature.

       

Alors que Le printemps Bio, quinzaine nationale de promotion des produits issus de l'agriculture biologique, s'est ouvert mardi 1er juin, Charles Kloboukoff, président fondateur du groupe Léa Nature, pionnier de la distribution de produits bio et naturels en France, revient sur les progrès accomplis ces dernières années.

     

Quel bilan faites-vous aujourd'hui du développement du marché des produits bio?

Dans les années 1980, on a vu apparaître une nouvelle gamme de produits qui tranchait avec le commerce traditionnel. On parlait alors plutôt de « produits naturels », sans colorants ni conservateurs. A partir de ce moment là, plusieurs labels sans cesse améliorés se sont succédés jusqu'à l'appellation Agriculture Biologique (AB) que l'on connaît aujourd'hui. Actuellement, la création d'un label européen tout aussi exigeant est en cours

Simple phénomène de mode ou véritable mouvement de fond?

Etant donné la place de plus en plus sérieuse que l'on accorde à l'écologie, je crois que l'on revient peu à peu à une agriculture naturelle. Mais de nombreux efforts sont étouffés par les lobbies. Depuis l'après-guerre, les progrès techniques et la mécanisation outrancière de l'agriculture ont contribué à la transformer en véritable industrie. Pour accroître la productivité et répondre aux besoins de la population, la science a mis au point des produits chimiques à effet immédiat. Or ces produits, pour aussi efficaces qu'ils sont, s'avèrent très nocifs à long terme. On commence à peine à parler de leur responsabilité dans les longues maladies comme le cancer, dans les problèmes dermatologiques ou encore dans l'infertilité... Il est difficile de remettre en question tout un système au bout de quarante ans. Il faudrait refonder entièrement l'agriculture et encourager les agriculteurs traditionnels à la reconversion. Aujourd'hui, le bio représente 2% du marché. C'est peu, mais la consommation a doublé en six ans. Même si ce chiffre peut paraître marginal, il est appelé à se développer rapidement.

Le coût du bio reste un frein pour bon nombre de consommateurs. L'écart de prix peut atteindre de 15 à 20%. Comment l'expliquez-vous?

Beaucoup de critères sont à prendre en compte. La plupart des entreprises écologiques sont « à taille humaine » et fonctionnent avec des effectifs réduits. La distribution est encore peu organisée et le transport des marchandises reste coûteux. Mais le marché du bio est en pleine expansion et cet accroissement va nous permettre de mieux amortir nos frais. Il faudrait également un système d'aides fiscales pour les entreprises « vertes ». Lorsque l'on considère le prix des produits « standards », on ne tient pas compte des dépenses induites par leur impact en termes de pollution, santé

La crise économique a-t-elle limité la croissance du bio?

En 2009, la croissance s'est maintenue autour de 15 à 20%. En revanche, depuis janvier 2010, nous observons un net ralentissement. Il faut dire que les trois dernières années avaient été particulièrement fastes avec une croissance de 25% par an. Malgré cela, le marché continue aujourd'hui de progresser de 4%. De manière générale, la consommation des ménages a été très touchée et les gens ont tendance à diminuer leurs dépenses. Un constat qui s'applique également aux produits bio : les points de vente et rayons sont toujours très fréquentés, mais le panier moyen est passé de 30 à 25 euros.

D'autres modèles, dont votre entreprise est également fer de lance, comme le commerce équitable ou la production locale se développent désormais. Pensez-vous qu'ils peuvent se rejoindre?

Tout à fait. Relocaliser devient une préoccupation générale, tant au niveau social qu'écologique : pourquoi faire venir de loin ce qui peut pousser près de chez nous ? Concernant les produits emblématiques qui ne peuvent être cultivés sur place, comme le riz, le thé ou le café, le commerce équitable doit devenir un réflexe. Comme nous, de plus en plus d'entreprises s'engagent progressivement dans le développement durable et des personnalités telles que Pierre Rabhi commencent à trouver une place dans le domaine public. D'autres initiatives, comme les Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) par exemple, témoignent également de ce souci de ré-humaniser la société.

2 juin 2010

Une taxe carbone européenne à l'étude

La Commission européenne va proposer une taxe carbone. Transport routier, bâtiment et agriculture y seront soumis si les Etats membres donnent unanimement leur accord.

     

Cette taxe carbone pourrait-elle permettre à l'Union européenne 
d'attendre son objectif : réduire de 20% son émision de gaz à effet de 
serre.

Cette taxe carbone pourrait-elle permettre à l'Union européenne d'attendre son objectif : réduire de 20% son émision de gaz à effet de serre.

La mesure avait été retoquée en France en décembre 2009 par le Conseil constitutionnel. Elle revient par les voies européennes. A l'occasion de la révision de la directive sur la taxation de l'énergie, Bruxelles en dessine les contours. Reuters s'est procuré le document.

Selon les plans de l'exécutif communautaire, un prix plancher de 20 euros par tonne de CO2 doit être instauré quelle que soit l'énergie utilisée mais des exemptions et réductions doivent être prévues pour le secteur agricole, les ménages pauvres ou encore les zones rurales isolées.

Par ailleurs, une approche flexible doit permettre aux Etats de choisir entre compenser leurs contribuables ou encaisser les revenus de cette taxe pour assainir leurs finances publiques.

L'objectif est double, dit le texte, qui doit désormais être discuté au sein du collège des commissaires le 23 juin prochain: "corriger les prix de l'énergie pour refléter les coûts des émissions de CO2 et les contenus en énergie, dans le but de changer les comportements, les technologies utilisées (...); s'assurer que les Etats membres peuvent avoir des politiques fiscales efficaces sans peur de pertes de compétitivité au sein du marché intérieur (européen)".

Une fois présenté officiellement par la Commission, le projet sera étudié par les Etats membres, qui devront se prononcer à l'unanimité pour l'adopter. Si tel est le cas, les nouvelles règles seront mises en oeuvre progressivement entre 2013 et 2018 et viendront compléter le système d'achat et d'échanges de permis de polluer déjà mis en place au sein de l'UE pour les secteurs industriels.

Objectif pédagogique

En taxant ainsi le transport et le logement, responsables respectivement de 23% et 10% des émissions de CO2 européennes, l'Union européenne souhaite se donner les moyens d'atteindre son objectif de réduction des rejets de dioxyde de carbone de 20% à d'ici à 2020.

"L'objectif n'est pas d'augmenter les taxes mais de les restructurer afin que le consommateur puisse choisir (...) Les consommateurs seraient en mesure de réduire le montant des taxes qu'ils paient en modifiant leur comportement et en ayant une consommation d'énergie plus efficace", déclare la porte-parole du commissaire à la Fiscalité, Aldirgas Semeta

Par exemple, les biocarburants seraient beaucoup moins taxés qu'à l'heure actuelle alors que le charbon verrait quant à lui son coût grimper en flèche.

Afin de ne pas s'attirer les foudres des contribuables ou de certains secteurs déjà fortement pénalisés par la crise, la Commission prend le soin de suggérer dans le document des réductions ou des exemptions pour le secteur agricole ou les ménages pauvres.

Une telle mesure at-elle une chance de voir le jour? Si ce type de schéma existe déjà dans plusieurs pays européens -Suède, Finlande, Danemark, il risque de faire rapidement face à de solides résistances idéologiques et pratiques au sein d'un certain nombre d'Etats membres.

"La Grande-Bretagne n'est pas contre ce type de taxation mais le nouveau gouvernement conservateur ne veut pas que cela se fasse au niveau européen", explique un diplomate européen. "Quant à l'Allemagne, elle a aussi quelques réticences idéologiques dans le contexte actuel et son bouquet énergétique reste très dépendant du charbon", dit encore ce diplomate.

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2 juin 2010

Chasse à la baleine : l'Australie porte plainte contre le Japon devant la Cour internationale de justice

Après avoir menacé le Japon d'une action en justice à plusieurs reprises s'il ne cessait pas de chasser la baleine, l'Australie est passée à l'acte. Fervent défenseur du cétacé, le pays a déposé une plainte ce mardi devant la Cour internationale de justice (CIJ).


La CIJ a annoncé  avoir été saisie par l'Australie aujourd'hui, le pays estimant que le Japon viole ses obligations internationales en s'adonnant à la pêche à la baleine.Si la pêche commerciale du cétacé est interdite depuis 1986, le Japon continue à capturer chaque année plusieurs centaines de baleines au nom de la "recherche scientifique", autorisée par la Commission baleinière internationale (CBI). L'Australie attend aujourd'hui de la CIJ qu'elle ordonne au pays de mettre fin à ce programme de recherche baptisé JARPA II, eu égard "à l'absence de tout intérêt démontré de celui-ci pour la préservation et la gestion des stocks de baleines" explique dans un communiqué la Cour de justice internationale.Un porte-parole du gouvernement japonais, Hirofumi Hirano, a réagi à l'annonce de cette plainte australienne, la jugeant "extrêmement regrettable". Et d'ajouter : "Le gouvernement japonais va traiter cette affaire de façon appropriée, en nous appuyant sur notre position".La saisine de la CIJ par l'Australie n'est pas une surprise. Vendredi dernier, le ministre australien chargé de la Protection de l'Environnement, Peter Garrett, l'avait annoncée. "Nous voulons faire cesser la chasse aux baleines tuées au nom de la science dans l'Antarctique", avait-il déclaré.

1 juin 2010

Le pétrole pourrait s'écouler jusqu'en août

Des ouvriers nettoient la plage, à Grand Isle, Louisiane, le 30 
mai 2010.

REUTERS/Lee Celano

Des ouvriers nettoient la plage, à Grand Isle, Louisiane, le 30 mai 2010.

       

BP va forer des puits secondaires pour en finir avec la fuite de pétrole, qui souille le Glofe du Mexique. Mais il ne faut pas s'attendre à des résultats immédiats.

     

La marée noire dans le Golfe du Mexique est loin d'être terminée. Selon Carol Browner, la conseillère du président Obama pour les questions d'énergie et de changement climatique, il se pourrait en effet que du pétrole "continue à s'écouler de ce puits jusqu'en août et l'installation de puits secondaires". Ces puits sont censés atténuer la pression qui s'exerce sur le puits principal pour pouvoir le sceller définitivement et stopper l'écoulement de millions de litres de brut dans les eaux du golfe. Carol Browner a affirmé dimanche qu'il s'agissait de "la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis".

A voir aussi, notre diaporama: Marée noire, BP, Obama... des désastres à la pelle

De son côté, John Currie, un porte-parole de BP, a admis lors d'un entretien avec l'AFP lundi que "le forage de puits secondaires est la meilleure solution" pour en finir avec la fuite à l'origine de la marée noire. Les responsables de BP ont également indiqué que la mise en place du nouveau dispositif destiné à contenir la fuite pourrait prendre une semaine. D'après John. Currie, l'opération a peu de chances de commencer avant mercredi.

Au contraire de l'opération de cimentation, baptisée "top kill", qui a échoué samedi, le nouveau procédé ne vise pas à arrêter la fuite de brut, mais à la contenir. Les ingénieurs prévoient de sectionner les pipelines endommagés et d'y ajuster une sorte de chapeau en métal permettant de capturer le pétrole puis de le siphonner jusqu'à un navire en surface.

Mais le risque est réel que cette technique augmente, du moins temporairement, de 20% le volume de brut qui se déverse dans la mer. "Nous allons travailler à 1.500 mètres de profondeur avec des robots. Nous allons prendre notre temps et faire preuve d'une extrême précaution. A la fin de la semaine", l'installation devrait être en place, a annoncé sur CNN Bob Dudley, le directeur général de BP.

Selon Larry Crowder, professeur de biologie marine à la Duke University, si la fuite devait effectivement continuer à souiller le golfe du Mexique pendant deux mois, il est presque acquis que le pétrole serait happé par le "Loop Current", un courant qui forme une boucle dans le golfe puis s'échappe par le détroit de Floride en direction de l'Atlantique où il se transforme en Gulf Stream. Dès lors, il faudrait s'attendre à ce que les Keys, l'archipel à la pointe de la Floride qui forme la troisième barrière de corail du monde, soit touché par le pétrole.

Selon des estimations publiées par l'administration la semaine dernière, entre 72 millions et 113 millions de litres de brut se sont écoulés dans la mer depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril.

1 juin 2010

Viande: "La machine du bio est enclenchée"

La consommation de viande est responsable de 18% de gaz à effet de
 serre.

REUTERS/Petr Josek PJ/SN

La consommation de viande est responsable de 18% de gaz à effet de serre.

       

Le Printemps du bio se déroule cette première quinzaine de juin. L'élevage biologique permet de continuer à manger de la viande tout en limitant la production de gaz à effet de serre. Est-ce un bon compromis?

     

Le Printemps du bio se tiendra pendant la première quinzaine de juin. Montrée du doigt par les écologistes, la production de viande est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre. Doit-on pour autant devenir végétarien? Il existe une alternative: la viande bio. Entretien avec Jean François Deglorie, animateur technique de la commission bio d'Interbev (association nationale interprofessionnel du bétail et des viandes).

Quel est le pourcentage d'éleveurs de viande biologique actuellement en France?

L'agriculture biologique représente 2,6% des exploitations agricoles en France. Ce n'est pas beaucoup, mais le mouvement est lancé. En 1999, les aides à la conversion des exploitations agricoles traditionnelles en bio ont donné une impulsion à la production de viande mais les Français commençaient juste à s'y intéresser.

Aujourd'hui, les consommateurs sont habitués à acheter bio et nous sommes sur la vague de la conversion en bio. La machine est enclenchée: les ingrédients sont tous là pour que cela prenne de l'essor (les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs). Ceci a été favorisé, entre autres, par les mesures du Grenelle de l'environnement.

Que pensez-vous de la journée végétarienne que certains députés verts veulent instaurer?

C'est incohérent. L'équilibre du système en bio est un savant mélange entre l'animal et le végétal. Les deux cultures ont besoin l'une de l'autre. Par exemple, un cultivateur de céréales a besoin d'épandre du fumier bio sur ses champs. De même, un éleveur à besoin de céréales bio pour nourrir son bétail.

Quelles sont les valeurs défendues par l'élevage bio?

Les pratiques de l'agriculture biologique respectent l'environnement, mais ce ne sont pas les seules. A mon sens, le bio pousse les autres systèmes de production vers le haut. Même si ce n'est pas parfait, c'est tout de même un exemple de système abouti. Au-delà du produit, il y a une approche sociale, économique et environnementale.

De plus, cette agriculture va vers l'avant et est autonome. Les éleveurs biologiques se sont affranchis des intrants. Ils n'exploitent pas la terre ou les animaux, mais travaillent avec, c'est pour cela qu'ils préfèrent s'appeler paysans, éleveurs, agriculteurs, plutôt qu'"exploitants".

En outre, les relations avec les consommateurs sont plus développées: les éleveurs bio s'investissent et souhaitent connaître le suivi des animaux. Ce ne sont pas seulement de la viande qu'ils produisent, ils transmettent des valeurs. En général, les producteurs bio aiment ce qu'il font. Il y a une notion de plaisir associé à cette agriculture.

Est-ce que le label A.B. a un niveau d'exigence suffisant?

La réglementation de base est de qualité. Je pense que la qualité biologique représente le haut du panier. Mais si on peut aller plus loin, il faut le faire. Actuellement, les volumes sont encore trop faibles pour que cela soit faisable. C'est le développement des volumes qui permettra d'augmenter les exigences du label bio.

1 juin 2010

L'immense forêt congolaise opte pour une gestion durable


Près de 2,5 millions d'hectares ont déjà été certifiés FSC, label alliant un suivi de la forêt, un volet social de qualité et le respect de la biodiversité. Objectif : 10 millions en 2012.

Sapelli, wengé, azobé, ayou, bilinga… Autant de noms d'arbres aux consonances exotiques qui caractérisent la richesse de la forêt du bassin du Congo. Une marée verte qui couvre en tout 2 millions de kilomètres carrés, quatre fois la superficie de la France. L'un des trois grands massifs forestiers de la pla­nète, avec l'Amazonie et l'Indonésie, qui jouent un rôle clé dans le climat planétaire, en fixant du CO2 mais aussi en concentrant les précipitations.


La République du Congo (Brazzaville), qui abrite une partie de cette immense forêt à l'intérieur de ses frontières, a voulu en faire un atout environnemental et économique. Elle détient la plus grande superficie de forêt tropicale certifiée en Afrique centrale, soit 2,5 millions d'hectares sur 4 millions qui peuvent prétendre aujourd'hui au label FSC (Forest Stewardship Council). Mieux que l'Amazonie, qui a un million d'hectares certifiés. «La forêt ne peut plus être considérée comme une mine dans laquelle on pioche à volonté», affirme Donatien N'Zala, chargé de l'économie forestière du Congo.

Deux grandes entreprises d'exploitation forestière ont fait le pari de cette certification. Sur leurs concessions de plusieurs centaines de milliers d'hectares, la CIB (Congolaise industrielle des bois, du groupe danois DLH) et IFO (Industrie forestière de Ouesso, du groupe allemand Danzer) ont mis sur pied des plans d'aménagement rigoureux alliant un suivi de la forêt, un volet social de qualité et le respect de la biodiversité.

 

Côté forêt, tous les arbres sont inventoriés, cartographiés et exploités selon des règles précises. Tous les ans, une parcelle est désignée pour la coupe. «En moyenne, on ne prélève pas plus de 2 à 2,5 arbres par hectare pour les essences premières, entre 3 et 3,5 si l'on ajoute les essences secondaires», explique José Quaresma, directeur d'IFO. Le travail s'étale sur un an et «ensuite, nous n'y touchons plus pendant trente ans», poursuit Olivier Desmet, chef du service aménagement de la CIB.



 

Les chimpanzés et gorilles reviennent, protégés par des 
éco-gardes.

Les chimpanzés et gorilles reviennent, protégés par des éco-gardes.
La nature reprend ses droits, les pistes sont envahies par la végétation, la faune revient, et notamment les chimpanzés et gorilles ou les éléphants, que les entreprises tentent de protéger du braconnage en employant des éco-gardes.

Investissements bloqués 

Détenir le label FSC suppose que l'on respecte des règles sociales et de sécurité pour les travailleurs de l'entreprise mais aussi pour les familles : logement, eau, électricité, soins, scolarité des enfants… «Comme les populations locales cèdent une partie de leur forêt à l'exploitation, l'entreprise verse au comité de développement local l'équivalent de 200 francs CFA par mètre cube vendu», poursuit Donatien N'Zala. L'an dernier, IFO a versé 160.000€ pour des programmes agri­coles.

 

Le label FSC suppose que des règles soient respectées, notamment en matière d'éducation des enfants.
Le label FSC suppose que des règles soient respectées, notamment en matière d'éducation des enfants.

Le respect des règles est contrôlé chaque année par des organismes vérificateurs et les résultats sont suivis à la loupe par les ONG. Pour les entreprises, le défi n'est pas mince quand la conjoncture se renverse comme aujourd'hui, entraînant licenciements et chômage tech­nique. Le gouvernement congolais a diminué quelques taxes, mais, pour certaines essences, les ventes ont parfois chuté de 40 à 50% et les prix se sont écroulés. «Nous avons suspendu l'exploitation des essences secondaires, car elles coûtent plus cher qu'elles ne rapportent», précise Olivier Desmet.

Les entreprises regrettent-elles d'avoir entrepris cette démarche de certification? Des deux côtés une même réponse : cela reste un avantage. «Le label FSC ne nous permet pas de vendre plus cher mais de nous maintenir sur le marché, notamment en Europe où l'on ne peut plus vendre sans être labellisé.» Il n'est donc pas question de revenir en arrière, même si beaucoup d'investissements sont aujourd'hui bloqués. L'Ifia (Association interafricaine des industries forestières), qui regroupe 300 entreprises, vise 10 millions d'hectares certifiés en 2012.

Du côté des autorités du pays, la route est tracée. «Il n'est plus question de céder nos matières premières et nos ressources, sans qu'elles subissent sur place, en Afrique, les transformations qui leur donnent une valeur ajoutée…», précise le président Denis Sassou-Nguesso dans un livre*. Cela suppose que des efforts soient faits en matière d'infrastructure : faute d'une ligne de chemin de fer qui marche, les cargaisons de bois s'écoulent par le port de Douala, au Cameroun, au lieu de celui de Pointe-Noire.

«Aujourd'hui, le niveau de pression sur la forêt, la flore et la faune des régions tropicales humides dépend principalement de la pression démographique et des axes de développement économique», souligne Guillaume Ernst, spécialiste de la région pour l'AFD (Agence française de développement). Ce n'est pas le cas des forêts du Congo-Brazzaville. Une carte maîtresse que ni l'État ni les entreprises n'entendent laisser filer.

* L'Afrique, enjeu de la planète, Res Publica, 2009.


  Pygmées et GPS, même combat  

Comment concilier la vie des Pygmées, qui ont pour maison la forêt équatoriale, et les contraintes de l'exploitation forestière? Les grandes entreprises qui ont fait le choix de la certification et donc de se préoccuper des peuples autochtones ont trouvé dans les technologies les plus récentes un excellent moyen d'éviter des conflits. Ils ont doté les Pygmées de boîtiers GPS. Incongru? Pas tant que ça. Avec ces petits appareils de localisation dont ils ont rapidement appris le maniement, les petits hommes de la forêt ont pu enregistrer les arbres «intouchables» : des arbres sur lesquels se récolte le miel, les arbres à chenilles dont ils sont friands, les arbres sacrés…

Les Pygmées munis de GPS ratissent la forêt. Ils envoient les informations qui sont immédiatement consignées sur les cartes qui serviront aux bûcherons
Les Pygmées munis de GPS ratissent la forêt. Ils envoient les informations qui sont immédiatement consignées sur les cartes qui serviront aux bûcherons

Chaque année, avant d'exploiter une nouvelle parcelle, les Pygmées munis du précieux boîtier ratissent le lieu qu'ils connaissent mieux que quiconque. Ils envoient les informations qui sont immédiatement consignées sur les cartes qui serviront aux bûcherons. Un système basé sur des pictogrammes parfaitement efficace. Enfin, ils marquent les arbres à la peinture.

Un pari réussi : ce qui apparaît comme une marque de respect pour les uns ne représente qu'une contrainte minime pour les autres. «Cela enlève très peu d'arbres», reconnaît Olivier Desmet, le chef du service aménagement de la CIB (Congolaise industrielle des bois). Mais cela supprime beaucoup de tensions.

Marielle Court

1 juin 2010

Chasse à la baleine: l'Australie porte plainte contre le Japon

Des baleines près du territoire australien
antarctique le 14 décembre 2007
Des baleines près du territoire australien antarctique  le 14 décembre 2007        (© AFP Matt Low)

Le pays a déclenché une procédure devant la Cour Internationale de Justice.

L'Australie a porté plainte devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour mettre un terme à la pêche à la baleine pratiquée par le Japon dans l'Antarctique, ont annoncé mardi des responsables japonais.

"Nous  avons été informés que l'Australie avait déposé une plainte auprès de  la CIJ à propos de la pêche à la baleine scientifique. Nous allons  discuter de la façon d'y répondre", a déclaré un responsable de l'Agence  japonaise des Pêcheries.

"Je pense que c'est extrêmement  regrettable", a déclaré Hirofumi Hirano, porte-parole du gouvernement.  "Le gouvernement japonais va traiter cette affaire de façon appropriée,  en nous appuyant sur notre position."

Le Japon pêche chaque année  plusieurs centaines de baleines au nom de la "recherche scientifique",  approuvée par la Commission baleinière internationale (CBI) qui interdit  en revanche la chasse commerciale depuis 1986.

"Nous allons  étudier notre stratégie concernant cette plainte. Les détails n'ont pas  encore été décidés", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère  japonais des Affaires étrangères.

Vendredi dernier, le ministre  australien chargé de la Protection de l'Environnement, Peter Garrett,  avait annoncé que l'Australie allait porter l'affaire devant la Cour de  Justice de La Haye. "Nous voulons faire cesser la chasse aux baleines  tuées au nom de la science dans l'Antarctique", avait-il promis.

Le  ministre australien des Affaires étrangères, Stephen Smith, a estimé la  semaine dernière que l'action judiciaire n'affecterait pas les  relations avec le Japon, premier marché à l'export de l'Australie.

Les  autorités japonaises affirment que la chasse à la baleine est une  tradition culturelle ancestrale, un argument rejeté notamment par les  militants de l'association de défense de l'environnement Sea Shepherd et  son fondateur canadien Paul Watson qui harcèlent chaque année les  activités de la flotte japonaise dans l'Antarctique.

Le procès  d'un militant néo-zélandais de Sea Shepherd se déroule actuellement à  Tokyo.

Peter Bethune est accusé d'avoir blessé au visage un jeune  marin japonais en jetant une flasque d'acide butyrique (beurre rance) en février contre le baleinier Shonan Maru 2 dans les eaux de l'Antarctique. Il a reconnu s'être introduit illégalement à bord de ce baleinier, mais rejette l'accusation de "coups et blessures".

Le  militant risque jusqu'à 15 ans de prison.

Les campagnes de  harcèlement des écologistes obtiennent toutefois des résultats: cette  année, les pêcheurs japonais, qui avaient l'intention de tuer 850  baleines de Minke, ne sont revenus qu'avec 507 cétacés.

(source AFP)

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