Les éoliennes sont de plus en plus fragilisées
En France, les éoliennes n'assurent pas plus de 1 % de la consommation électrique.
Une des vedettes du secteur, le constructeur et opérateur Theolia, engage la restructuration de sa dette. C'est en fait l'ensemble d'une filière qui est pénalisé par le ralentissement économique alors que le solaire s'en sort mieux.
C'était
il y a peu plus d'un an. Le constructeur et vendeur d'éoliennes Theolia
annonçait une restructuration drastique : au menu, la cession d'actifs
stratégiques, des suppressions de postes et la refonte de son
organisation. Quasiment dans la foulée, General Electric (GE), le
conglomérat géant américain, cédait sa participation dans Theolia.
Douze
mois plus tard, la situation ne s'est guère améliorée. Après avoir dit,
à la rentrée, qu'elle risquait d'avoir des difficultés à rembourser un
emprunt obligataire de 253 millions d'euros, l'entreprise a annoncé
mardi la restructuration de sa dette.
Celle-ci est subordonnée à une augmentation de capital pouvant
atteindre 100 millions d'euros, après qu'un accord a été trouvé avec
les principaux créanciers. Ces informations n'ont pas rassuré les
investisseurs : mardi, l'action de Theolia a terminé en recul de
6,48 %, à 3,03 euros, après avoir perdu jusqu'à 15 % dans la journée.
Theolia
est loin d'être le seul industriel de l'éolien à être plongé dans une
zone de turbulences. Pour de nombreux observateurs, la «bulle» qui
prévalait dans cette filière - avec un écart entre la valeur boursière
de certains opérateurs et leurs réalisations industrielles effectives -
se dégonfle.
La crise économique explique les affres du secteur.
La plupart des opérateurs se sont beaucoup endettés pour développer
leurs portefeuilles de projets. Aujourd'hui, les difficultés de
financement des nouvelles capacités de production conjugué au
remboursement des dettes les mettent dans des situations délicates.
L'obligation de rachat par EDF de l'électricité d'origine éolienne
offre un minimum de visibilité mais cela ne suffit plus.
Cette
subvention ne sera pas éternelle pour une industrie qui, en France, a
démarré beaucoup plus tard que dans d'autres pays. Au Danemark, les
éoliennes assurent près de 25 % de la consommation électrique. En
France, on ne dépasse toujours pas 1 %.
Par ailleurs, les
arguments déployés par les opposants aux éoliennes continuent d'être
utilisés avec efficacité. Ils mettent en avant les faibles marges
d'amélioration technologique des éoliennes et rappellent que le vent
étant une énergie aléatoire, il convient le plus souvent d'ajouter une
source de production, d'origine fossile supplémentaire.
Dès
lors, depuis plusieurs mois déjà, de nombreux grands industriels
préfèrent mettre l'accent sur le photovoltaïque. Dans le cadre du
Grenelle de l'environnement en particulier, Jean-Louis Borloo, le
ministre de l'Écologie, souhaite que toutes les régions françaises se
dotent, d'ici à 2011, d'une grande centrale solaire, pour une puissance
totale de 300 mégawatts (MW). Soit un investissement global de
1,5 milliard d'euros. En attendant, qu'il s'agisse du solaire ou de
l'éolien, les deux énergies ont un besoin urgent de simplification des
procédures d'implantation de leurs équipements.