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L'actu Verte
1 juin 2010

Viande: "La machine du bio est enclenchée"

La consommation de viande est responsable de 18% de gaz à effet de
 serre.

REUTERS/Petr Josek PJ/SN

La consommation de viande est responsable de 18% de gaz à effet de serre.

       

Le Printemps du bio se déroule cette première quinzaine de juin. L'élevage biologique permet de continuer à manger de la viande tout en limitant la production de gaz à effet de serre. Est-ce un bon compromis?

     

Le Printemps du bio se tiendra pendant la première quinzaine de juin. Montrée du doigt par les écologistes, la production de viande est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre. Doit-on pour autant devenir végétarien? Il existe une alternative: la viande bio. Entretien avec Jean François Deglorie, animateur technique de la commission bio d'Interbev (association nationale interprofessionnel du bétail et des viandes).

Quel est le pourcentage d'éleveurs de viande biologique actuellement en France?

L'agriculture biologique représente 2,6% des exploitations agricoles en France. Ce n'est pas beaucoup, mais le mouvement est lancé. En 1999, les aides à la conversion des exploitations agricoles traditionnelles en bio ont donné une impulsion à la production de viande mais les Français commençaient juste à s'y intéresser.

Aujourd'hui, les consommateurs sont habitués à acheter bio et nous sommes sur la vague de la conversion en bio. La machine est enclenchée: les ingrédients sont tous là pour que cela prenne de l'essor (les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs). Ceci a été favorisé, entre autres, par les mesures du Grenelle de l'environnement.

Que pensez-vous de la journée végétarienne que certains députés verts veulent instaurer?

C'est incohérent. L'équilibre du système en bio est un savant mélange entre l'animal et le végétal. Les deux cultures ont besoin l'une de l'autre. Par exemple, un cultivateur de céréales a besoin d'épandre du fumier bio sur ses champs. De même, un éleveur à besoin de céréales bio pour nourrir son bétail.

Quelles sont les valeurs défendues par l'élevage bio?

Les pratiques de l'agriculture biologique respectent l'environnement, mais ce ne sont pas les seules. A mon sens, le bio pousse les autres systèmes de production vers le haut. Même si ce n'est pas parfait, c'est tout de même un exemple de système abouti. Au-delà du produit, il y a une approche sociale, économique et environnementale.

De plus, cette agriculture va vers l'avant et est autonome. Les éleveurs biologiques se sont affranchis des intrants. Ils n'exploitent pas la terre ou les animaux, mais travaillent avec, c'est pour cela qu'ils préfèrent s'appeler paysans, éleveurs, agriculteurs, plutôt qu'"exploitants".

En outre, les relations avec les consommateurs sont plus développées: les éleveurs bio s'investissent et souhaitent connaître le suivi des animaux. Ce ne sont pas seulement de la viande qu'ils produisent, ils transmettent des valeurs. En général, les producteurs bio aiment ce qu'il font. Il y a une notion de plaisir associé à cette agriculture.

Est-ce que le label A.B. a un niveau d'exigence suffisant?

La réglementation de base est de qualité. Je pense que la qualité biologique représente le haut du panier. Mais si on peut aller plus loin, il faut le faire. Actuellement, les volumes sont encore trop faibles pour que cela soit faisable. C'est le développement des volumes qui permettra d'augmenter les exigences du label bio.

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