Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'actu Verte
23 décembre 2009

La bonne conscience n'existe pas

Tristan Lecomte s'interroge sur notre rapport au développement durable. Lisez la chronique du fondateur d'Alter Eco.

Tristan Lecomte, fondateur et dirigeant d'Alter Eco, entreprise spécialisée dans l'importation et la distribution de produits du commerce équitable, est chroniqueur à L'EXPRESS.fr. Il tient un blog sur le site de sa société.

Eric Garnier/Alter Eco     

On critique bien trop souvent ceux qui veulent désormais s'engager pour le développement durable, nous permettant de porter un jugement sur la crédibilité et la cohérence de leur engagement. On dit "d'eux" qu'ils se donnent bonne conscience ou "qu'ils" sont incohérents. Mais qui sont-ils "ces gens" qui ne seraient engagés que par pur opportunisme et sans réelle volonté de changer? Cherchez dans votre entourage, vos amis et collaborateurs, de qui s'agit-il?

La bonne conscience chez "les autres" n'existe pas. Elle est le fruit de notre imagination, de notre pensée duale et de la projection sur les autres de nos propres incohérences. Notre ego nous amène à systématiquement reporter la faute sur l'autre, une bonne manière de se rassurer sur notre propre éthique.

"Nous sommes le Monde" rappelle le penseur Indien Jidu Krishnamurti, et c'est notre chaos personnel qui est à la source du désordre général. Nous créons sans cesse des barrières entre ces prétendus "eux" et nous, les grands contre les petits, nous les gentils contre eux, les méchants, alors que ces contradictions sont en nous.

Il n'existe personne qui ne soit suffisamment malhonnête pour dire s'engager sans un jour se faire rattraper par une réelle volonté de changement. Il n'existe personne qui ne soit assez fort pour résister à la vague de fond du Développement Durable. Elle nous dépasse et finira toujours par nous transformer en profondeur et sans jamais revenir en arrière. La bonne conscience n'existe pas, il n'existe que la conscience universelle qui unit les Hommes et leur destin commun. 

Commencer à être critique vis-à-vis de soi-même

"Le Développement Durable, on y vient souvent par opportunisme, on y reste toujours par conviction", nous dit Nicolas Hulot. Croire que certains se jouent du Développement Durable uniquement pour se valoriser, c'est ne pas croire suffisamment à la puissance du concept de Développement Durable et à la volonté de l'Homme de changer. C'est penser qu'il s'agit d'une contrainte alors que c'est une opportunité et une libération. C'est rester dans l'ancien modèle dual qui séparait les entreprises des ONG, les conformistes des alter, alors qu'aujourd'hui est venu le temps de la concertation, de la coopération et de la réconciliation, pour agir et réellement transformer le Monde.

Il ne s'agit pas d'être naïf et sans aucun esprit critique vis-à-vis d'initiatives de grandes entreprises qui laissent en effet souvent à désirer, mais il faut commencer par être critique vis-à-vis de soi-même. Rentrer en soi-même pour comprendre les racines profondes des conflits communs à l'individu et à la société. La solution est avant tout à l'intérieur de chacun de nous, par la prise de conscience individuelle.

Réapprenons le sens de la responsabilité individuelle et l'importance du rassemblement des peuples par la solidarité et la coopération. Se réconcilier avec soi-même est incontestablement l'étape préalable à la réconciliation des incohérences du Monde actuel.

Publicité
Publicité
Commentaires
L'actu Verte
Publicité
Publicité