Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'actu Verte
12 mars 2010

Sarkozy veut taxer les transactions financières pour protéger les forêts et le climat

Le président français Nicolas Sarkozy a souhaité jeudi l'adoption par le G-20 d'"une taxe sur les transactions financières", dans le cadre des financements innovants pour la lutte contre le changement climatique

"Je prendrai, avec d'autres, des initiatives au G-20, que la France présidera en novembre 2010, pour que soit rapidement adoptée une taxe sur les transactions financières", a annoncé le chef de l'Etat, à l'ouverture à Paris d'une conférence ministérielle internationale sur le rôle des grands bassins forestiers -Amazonie, Congo, Indonésie.

"C'est une question de crédibilité", a-t-il martelé devant un parterre de 30 pays des grands bassins forestiers d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie et de 12 délégations des pays bailleurs de fonds. "On ne peut plus faire des conférences, promettre des fonds et ne pas les verser", a-t-il fustigé, rappelant l'engagement pris en décembre dernier à Copenhague de mobiliser "100 milliards de dollars par an à l'horizon 2020" pour lutter contre le changement climatique.

Le chef de l'Etat a par ailleurs exhorté ses "amis" d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine à ne pas se tromper de "coalition". "Le clivage n'est pas un clivage Nord-Sud, mais un clivage entre les pays qui veulent agir et avoir des résultats et ceux qui veulent attendre et laisser passer l'orage", a-t-il lancé.

"La forêt est en danger", avait averti mercredi le ministre français de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, appelant à passer à "la vitesse supérieure" parce que "la vie n'attend pas".

Nicolas Sarkozy avait appelé à la tenue d'une réunion sur la mise en place d'une stratégie mondiale de lutte contre la déforestation, à l'issue de la conférence sur le climat de Copenhague, le 22 décembre dernier. Sur proposition du Premier ministre norvégien, Jens Stoltenberg, une seconde réunion est prévue fin mai à Oslo.

Le président français s'est dit convaincu qu'avec le succès de cette réunion portant sur un "point majeur de l'accord de Copenhague", "c'est toute la négociation qui va repartir". "Le drame de Copenhague" serait "que le travail s'arrête", a-t-il prévenu, appelant à tirer les leçons d'un sommet "frustrant" et "difficile", qui a été un "exemple de désorganisation" mais qui a permis de fixer "un niveau d'ambition commun" que 100 pays ont déjà officiellement adopté.

Le programme REDD (Réduction des émissions résultant de la déforestation et de la dégradation forestière dans les pays en développement) qui prévoit de réduire de moitié la destruction des forêts des pays pauvres à l'horizon 2020, et d'y mettre fin entièrement d'ici 2030, se trouvait au coeur des discussions de jeudi.

Après l'échec de Copenhague, six Etats (Australie, Etats-Unis, France, Japon, Norvège et Royaume-Uni) ont annoncé une allocation collective de 3,5 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) de financement initial pour la période 2010-2012 du mécanisme REDD+ défini lors de ce sommet, et qui prend en compte la bonne gouvernance des forêts. M. Sarkozy a souhaité que la réunion de Paris soit "l'occasion de confirmer et d'élargir cet engagement".

Jérôme Frignet, chargé de campagne forêts chez Greenpeace, a souhaité pour sa part que cette aide ne soit pas "un simple recyclage d'aide publique déjà affectée " et que l'accent soit mis sur "la transparence, l'efficacité des futurs programmes et surtout la participation des communautés forestières, dont les peuples autochtones".

Les réunions de Paris et Oslo sont destinées également à préparer les négociations sur le climat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dont les 193 pays signataires doivent se réunir du 9 au 11 avril à Bonn, avant le prochain sommet mondial sur le climat au Mexique, du 29 novembre au 10 décembre. AP

Publicité
Publicité
Commentaires
L'actu Verte
Publicité
Publicité