Proposition d'une taxe carbone à l'UE: France Nature Environnement dénonce la proposition de Sarkozy

Le président de France Nature Environnement (FNE), Sébastien Genest, a dénoncé vendredi à Toulouse, lors du 34e congrès de l'association de protection de l'environnement, la proposition de Nicolas Sarkozy de mettre en place un mécanisme carbone aux frontières de l'Union européenne. Invité, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a apporté son soutien à sa secrétaire d'Etat Chantal Jouanno

"Je travaille avec elle jour et nuit, si l'on peut dire. C'est un bon ministre", a déclaré M. Borloo à propos de Chantal Jouanno, rappelée à l'ordre par Nicolas Sarkozy vendredi pour s'être déclarée "désespérée" par la mise en sommeil de la taxe carbone.

Sur le report sine die de la taxe carbone, le ministre a reconnu des "moments de difficultés". "Evidemment que tout ça est compliqué, mais c'est une métamorphose de notre société. Le Grenelle, c'est 278 projets et 70 mesures fiscales. Il y en a une qui a des difficultés et on ne parle pas des 69 autres. Vous appelez ça comment?", a-t-il conclu.

Le président de FNE Sébastien Genest a pour sa part critiqué la mise en place d'un mécanisme carbone aux frontières de l'Union européenne souhaitée par Nicolas Sarkozy.

"Notre point de vue diverge de l'analyse générale du gouvernement. Pour FNE, il s'agit de mettre en place un dispositif européen pour éviter du dumping environnemental et le dumping social", a indiqué devant la presse Sébastien Genest, dont le mandat à la tête de FNE prendra fin samedi. Selon lui, "on peut retrouver un consensus assez large au niveau franco-français. Ce sera plus compliqué au niveau européen".

Nicolas Sarkozy avait confirmé mercredi le report sine die de l'entrée en vigueur de la taxe carbone en France, indiquant qu'elle était désormais subordonnée à celle d'une "taxe aux frontières" de l'Europe, "qui protégera notre agriculture et nos industries contre la concurrence déloyale de ceux qui continuent à polluer sans vergogne". AP

Comments

[s.brogly]

Pour ma part je n'ai jamais compris pourquoi on s'attaquait au sujet taxe carbone d'un point de vue national en premier, peut-être que c'était plus facile et que cela permet une sensibilisation forte des parties prenantes.

La proposition de taxer aux frontières de l'Europe, me parait légitime et nécessaire si on pense développement durable. Ces mesures devraient permettre de garder localement nos productions soumises aux contraintes environnementales, plutôt que risquer à les voir partir dans d'autres pays moins regardant sur l'environnement mais plus sur l'économique.

En terme de réglementation, ce qui me semblerait nécessaire est une combinaison des deux effets, sur le plan extérieur, européen et sur le plan intérieur, national.

s.brogly