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L'actu Verte
1 avril 2010

Développement durable: les Français prêts à changer

L'éco-quartier Vauban de Fribourg prise le 26 octobre 2007.

Pour la 8e Semaine du développement durable, le cabinet Ethicity rapporte qu'une majorité des Français souhaite s'engager sur la voie "verte".

     

Il y a ceux que l'expression exaspère. Et d'autres qui veulent y croire. Pourtant, le développement durable, ou "DD", ne laisse personne indifférent.

Combien seront-ils, cette semaine, à participer à la huitième édition de la Semaine du développement durable? Les organisateurs de l'événement comptaient mettre à profit le Grenelle de l'environnement. Mais le contexte a changé depuis l'échec de Copenhague, en décembre dernier, et l'abandon de la taxe carbone par le gouvernement.

Nicolas Hulot estime même que le DD n'est plus "un axe structurant des politiques publiques". Entre les déclarations d'intention et les comportements, il y a parfois loin de la coupe aux lèvres, par exemple lorsqu'il s'agit de réduire nos emballages.

Interrogés par le cabinet Ethicity, les Français le disent clairement: pas question de passer pour des gogos. Des maisons bioclimatiques au covoiturage en passant par les compteurs électriques, tour d'horizon des solutions d'avenir.

Le terme de développement durable est mis aujourd'hui à toutes les sauces. Depuis six ans, en partenariat avec l'Ademe et Aegis Media, vous interrogez les Français. Que pensent-ils du "DD" aujourd'hui?

Elizabeth Pastore-Reiss, directrice d'Ethicity: La formule, c'est vrai, est plutôt mal comprise. Seul un tiers de nos concitoyens connaissent sa définition précise et intègrent ses trois composantes - environnementale, économique et sociale. Par "développement durable", une majorité de Français entendent surtout "protection de l'environnement". La formule est plus concrète.

Les Français désirent consommer de façon plus raisonnée

Ils sont pourtant sensibles à l'idée: l'an dernier, 69% déclaraient avoir changé de comportement.

C'est exact, et l'évolution se poursuit. Les Français sont de plus en plus exigeants sur les informations fournies. Ils veulent moins de com', surtout lorsqu'elle s'habille en vert - certains sont à la limite du rejet, notamment les plus de 50 ans. Ils réclament davantage de données factuelles et souhaitent des précisions sur l'origine des matières premières d'un produit. C'est sans doute la conséquence des campagnes sur la traçabilité.

En parallèle, on observe un scepticisme grandissant. Plus de 53% ne croient pas le message des marques sur la consommation responsable. Pire, 63 % reconnaissent qu'ils ne sont pas sûrs de la qualité des produits dits "durables". Même les labels n'échappent pas à la critique (65% trouvent qu'il y a trop de labels pour les produits durables).

Les consommateurs veulent des preuves et comprendre le processus de fabrication. Ils estiment aussi que, s'ils font des efforts, les entreprises et le reste de la collectivité doivent aussi en fournir.

Que personne ne souhaite être pris pour un gogo est aussi le signe que les consommateurs deviennent responsables, non?

Oui, d'ailleurs, beaucoup le disent: ils désirent consommer de façon plus raisonnée, en opérant des arbitrages. La plupart assurent veiller à réduire leurs dépenses en énergie et à trier leurs déchets... Ils sont nombreux à dire vouloir changer leur mode de vie: la tendance à louer ou à échanger fait son chemin.

Une majorité de Français se déclarent ainsi prêts à louer, échanger, utiliser à plusieurs un mode de transport personnel. Comme si le Vélib' avait ouvert la voie, au moins dans l'idée, à la mobilité et à une relation différente avec les transports. Nous sommes en train de passer de la consommation à l'usage du produit: près d'un tiers de l'échantillon s'avoue favorable au partage d'un lave-linge entre plusieurs appartements pour réduire les consommations d'énergie. Mais pour changer, il faut toujours que la nouvelle option soit plus simple, moins chère et qu'elle existe!

Quelles autres préoccupations pointent-ils du doigt?

La pénurie d'eau les inquiète. Ce sujet leur parle car bon nombre d'entre eux connaissent, l'été, les interdictions d'arrosage en raison de l'assèchement des nappes phréatiques. Ce problème est bien plus parlant que la formule "réchauffement climatique".

Cette thématique ne leur apparaît toujours pas comme la priorité, sauf chez les jeunes. Moins, en tout cas, que la pollution, qui est devenue une forte préoccupation chez les agriculteurs - pour 44 %, c'est même leur premier souci. Ces derniers demandent plus de conseils pratiques pour les aider à changer leurs comportements.

De fait, un tiers de la population estime que consommer responsable, c'est consommer local, afin de préserver l'emploi et le lien avec la terre. Plus généralement, les modes de vie durables semblent ouvrir la voie à d'autres dimensions de l'existence, permettre un certain recul par rapport à notre façon de consommer, un retour à l'essentiel et même une plus grande solidarité. Comme vous le voyez, l'attente est grande...

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