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L'actu Verte
7 avril 2010

Quand Greenpeace recule face aux climato-sceptiques

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Maintenant, ils tirent à boulets rouges. La guerre entre écolos-friendly et écolos-sceptiques n’est pas prête de cesser. Dernier épisode en date, après le piratage des mails  de l’université d’East Anglia et le lynchage public des scientifiques du Giec et de son président Rajendra Pachauri : un appel à la désobéissance civile de Greenpeace qui a suscité une levée de boucliers des blasés du réchauffement climatique.

Tout a commencé avec un billet, posté en deux parties les 31 mars  et 1er avril, sur le site de Greenpeace. Le sujet ? Le compte-rendu d’une enquête interne de l’ONG qui prouverait que la compagnie pétrolière américaine Koch a financé des groupes climato-sceptiques afin qu’ils diffusent de fausses informations sur le thème du réchauffement climatique. Problème : dans ce texte, l’auteur, un certain “Gene de Greenpeace Inde”, ne s’en tient pas aux faits. Il conclut le billet par un appel véhément pour une “désobéissance civile massive” :

“Faire pression sur les hommes politiques concernant le climat ne fonctionne pas. Nous l’avons vu lors du sommet de Copenhague. Nous devons changer de cible et nous attaquer aux véritables termites qui ont fait imploser le sommet. Nous devons les frapper là où ça fait le plus mal, par tous les moyens nécessaires. Il est temps d’une désobéissance civile massive qui coupe le financement de la négation et du scepticisme. Si vous faites partie de ceux qui croient que ce n’est pas juste nécessaire mais aussi possible, adressez-vous à nous.”

Enfin, les lignes qui font le plus polémique :

“Si vous faites partie de ceux qui ont passé leur vie à saper les législations progressistes sur le climat, financer une science de pacotille, alimenter des faux débats autour de fausses solutions et conduire à la soumission des gouvernements démocratiquement élus, alors, écoutez ceci. Nous savons qui vous êtes. Nous savons où vous vivez. Nous savons où vous travaillez. Et nous sommes nombreux tandis que vous êtes peu.”

Il n’en faut pas moins pour que l’information soit reprise sur de nombreux blogs  de climato-sceptiques, trop heureux d’avoir une si belle opportunité de se présenter en victimes face à une radicalité dénoncée de l’ONG : “Greenpeace est un mouvement radical qui n’a de “peace” que le nom”, “l’écofascisme est en marche”, “tous les terroristes sont persuadés qu’ils ont raison et qu’ils n’obtiendront pas satisfaction en restant dans la légalité”.

Greenpeace doit alors faire machine arrière : se dédouaner en arguant d’un soi-disant franc-parler de l’auteur (“Gene est connu chez Greenpeace pour exposer son opinion haut et fort et ne pas être très diplomate”), tout en lui assurant des velléités pacifiques (“c’est un gars réellement pacifique qui croit dans le pouvoir des manifestations pacifiques pour changer le monde”), comme l’indiquent deux paragraphes ajoutés au début et à la fin du billet. L’ONG enfonce le clou en rappelant ses visées pacifiques depuis sa création il y a 40 ans et conclut, d’une façon très tirée par les cheveux : “L’objet de ce billet est d’encourager à la désobéissance civile et l’action directe non-violente - le genre de méthodes pacifiques qui ont libéré le pays de Gene (l’Inde) de l’impérialisme.”

Le billet a finalement été retiré du site de Greenpeace. A la place, on peut lire un message d’Ananth Guruswamy, directeur du programme international de l’organisation. En substance, le militant s’excuse au nom de l’ONG et explique que le billet a été ôté du site et hébergé ailleurs car il pouvait être mal interprété, hors son contexte. Le plus étonnant dans cette histoire, c’est que Gene est en réalité Gene Hashmi, le directeur de la communication de Greenpeace Inde. Quelqu’un d’effectivement assez direct, comme le prouvent ses derniers Tweets, et qui semble détoner avec la fonction qu’il occupe. Dommage que l’ONG n’ait pas été plus prudente sur ce coup-là : autant ne pas faire le jeu des climato-sceptiques.

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