Biocarburants : le bilan mitigé de l'Ademe
Biocarburant (illustration)
France - S'il est incontestable que les biocarburants émettent moins de gaz à effet de serre que les carburants fossiles, une étude de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie dresse un bilan bien moins positif lorsque sont prises en compte les méthodes de production de ces carburants verts.
Lancée en 2009 par les ministères de l'Écologie et de
l'Agriculture,
l'Ademe et FranceAgriMer, l'étude sur les biocarburants publiée le 8
avril révèle pour commencer un point positif : une réduction des
émissions de gaz à effet de serre (GES) pouvant allant de 24 à
91% par rapport aux carburants fossiles. Une directive européenne
prévoit une économie des émissions polluantes d'au moins 35% en 2010, puis de 50% en 2017.
Si
les résultats sont donc là en matière de réduction des émissions de
GES, le bilan devient bien moins optimiste lorsque l'on prend en compte le changement
d'affectation des sols, les forêts ou les prairies détruites pour
cultiver. "Des travaux spécifiques doivent être conduits pour
approfondir cette zone d'ombre (...). Il est nécessaire de lever cette
incertitude" note l'Ademe dans son rapport.
La réduction des
émissions de GES engendrée par l'utilisation de biocarburants doit en
effet être sensiblement revue à la baisse puisque ce sont d'importants
puits de carbone qui
disparaissent lorsque les forêts sont détruites pour devenir des champs
de culture. Non
seulement le CO2 n'est plus stocké par les forêts, mais ces
dernières émettent des gaz à effet de serre quand elles sont détruites.
Le
bilan des biocarburants peut donc être renversé dès que le changement
d'affectation des sols est pris en compte. Comme l'a indiqué Jean-Louis
Bal, directeur des énergies renouvelables à l'Ademe, un comité
d'orientation chargé d'étudier cette question doit être mis en place dès
le mois de mai.
"On veut vraiment éclaircir cette question qui est tout à fait fondamentale. On peut complètement inverser le résultat des bilans de ces biocarburants en fonction des différents scénarios. Aujourd'hui, personne n'est à même de dire quel est le bon scenario" a souligné M. Bal.