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L'actu Verte
22 mai 2010

Vincent J.F. Huang : l’art au service de la biodiversité

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Après le débat sur la nouvelle campagne de WWF, on reste sur les animaux, en ce 22 mai, Journée mondiale de la biodiversité. Une célébration qui prend un tour particulier en 2010, aussi déclarée année de la biodiversité. L’enjeu est d’autant plus crucial que selon la troisième édition des Perspectives mondiales de la biodiversité, publiée le 10 mai par les Nations unies, aucun des objectifs fixés en 2002 pour en réduire le déclin n’a été atteint. “Les écosystèmes sur lesquels reposent l’économie, l’agriculture, la vie sont menacés d’une rapide dégradation, voire de disparition, si aucune action radicale n’est engagée pour les préserver”, écrivent les auteurs du rapport. Comme le rappelle l’Union internationale pour conservation de la nature (UICN) dans sa liste rouge  : 21% des mammifères, 30% des amphibiens, 12% des oiseaux et 27% des récifs de corail recensés sont menacés d’extinction.

Au lieu de continuer à vous donner des chiffres et dresser des constats, j’ai choisi d’illustrer ces menaces qui pèsent sur la biodiversité par le travail de Vincent J.F. Huang. Depuis plus de dix ans, cet artiste taïwanais commente à travers ses œuvres l’impact de notre civilisation sur l’environnement. Par la peinture, la sculpture ou des happenings, mettant notamment en scène des animaux emblématiques menacés par le réchauffement climatique, il cherche à alerter l’opinion publique sur la nécessité d’agir. La suite, en images.

 

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Vincent J.F. Huang est empreint de la philosophie confucéenne, qui enseigne que l’homme doit vivre en harmonie avec la nature. Le Dernier festin s’inspire d’un rouleau peint au Xe siècle, retraçant une soirée festive à la cour de l’empereur Li Yu, indifférente au fait que cet empire vit ses dernières heures. L’artiste substitue aux personnages de cour des pingouins, se mouvant sur une banquise craquelée.  Les leçons du passé se rappellent à nous : nulle civilisation n’est éternelle.

Photo : extrait de The Last Feast, after Gu Hongzhong, 2008.

 

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Invoquant à nouveau l’histoire chinoise, Les Derniers pingouins font référence à l’armée enterrée en terre cuite du premier empereur de Chine, qui régna au IIIe siècle avant notre ère et aspirait à l’immortalité. L’ironie est multiple, dans le titre (les derniers des manchots empereurs) aussi bien que dans l’effet de fonte des glaces sur une base de banquise fragilisée.

Photo : The Last Penguins, Emperor & Warrior, 2010.

 

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Vincent J.F. Huang continue de modifier notre perspective, en introduisant du pingouin dans la composition des plats chinois traditionnels et du classique hot dog américain. Avec Les Plats des pôles, il souligne ainsi nos contradictions et nos peurs, tout en nous confrontant à une question fondamentale : quelles sont les limites de la société de consommation à outrance ?

Photo : Pole Meals, 2010.

 

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Vincent J.F. Huang organise régulièrement des happenings afin de porter son message hors du cadre confiné des galeries et atteindre le plus grand nombre. Avec La vérité nue, les manchots empereurs, qui vivent au pôle sud en communauté et dont l’environnement est très sensible au réchauffement, servent de métaphores pour signifier ce qui attend les humains. Ayant trop chaud, les pingouins ont perdu leur plumage. Ils manifestent pacifiquement, en distribuant le journal.

Photo : The Naked Truth - happening dans Hyde Park / Speakers Corner, Londres, septembre 2009.

 

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Devant l’indifférence presque générale des humains, certains pingouins et un ours polaire font acte d’un geste désespéré en se suicidant dans les villes, dans Le Suicide des pingouins.

Photo : Suicide Penguins – happening sur le pont du Millennium, Londres, février 2010.

 

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Les créations les plus récentes de Vincent J.F. Huang témoignent d’une radicalisation de son œuvre. Nemesis met ainsi en scène un ours polaire affamé tenant dans sa gueule des restes du président américain Barack Obama. De même que l’animal ne distingue pas le bien du mal quand il se nourrit, notre civilisation n’a guère d’états d’âme quand il s’agit d’exploiter les ressources de la Terre.

Photo : Nemesis, 2010.

 

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L’artiste ménage une part d’espoir dans son œuvre. La série de peintures Silence offre un espace de méditation, où la couleur noire de l’encre - associée au chaos dans la tradition picturale chinoise - est synonyme de tout devenir. Sombre ou rayonnant. A chacun de trouver son chemin, entre responsabilités individuelle et collective.

Photo : Silence 009, 201.

Les photos appartiennent à Vincent J.F. Huang et m’ont été fournies par Marianne Magnin.

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